Peindre ou faire l’amour
De : Arnaud et Jean-Marie Larrieu Avec : Sabine Azema, Daniel Auteuil, Amira Casar, Sergio Lopez
Sortie France le : mercredi 24 août 2005
France, 2004, 1h38.
Sélection officielle au Festival de Cannes 2005.
Filmé avec des acteurs excellents et dans des décors radieux, une histoire qui déçoit car il y est peu question de peinture et d’amour. |
Voilà un joli titre qui amuse la curiosité. Une belle distribution d’acteurs français qu’on aime revoir régulièrement et qui, généralement, jouent dans des films plaisants. J’avais gardé un bon souvenir du film précédent de ces jeunes réalisateurs, Un homme, un vrai paru en 2003, comédie un peu loufoque sur un couple à problème. Avec Peindre ou faire l’amour, on reste dans les problèmes de couple. Mais cette fois, ça commence plutôt bien, il s’agit d’un couple de jeunes retraités. Comment occuper ces longues journées où on n’a plus de responsabilité, plus de programme, plus aucune urgence ? Quel sens donner alors à sa vie ? Où trouver une raison de se lever tous les matins ?
Ce couple est interprété par Daniel Auteuil (William) et Sabine Azéma (Madeleine). Pour tromper son ennui, William rachète une vieille ferme et se lance complètement dans sa restauration. Pendant que Madeleine, tout en peignant des toiles insipides, se fait de nouveaux amis chez les voisins en devenir. Las, la peinture n’aura servi qu’à cela. Sitôt les relations engagés avec Sergio Lopez (Adam) et Amira Casar (Eva), les pinceaux et les couleurs disparaissent complètement du paysage. Ceux qui, comme moi, espéraient une réflexion sur l’art et la passion, ou sur la sensualité de la matière artistique, voire sur le regard puisqu’un des personnages est aveugle, seront amèrement déçus. Exit la peinture et la réflexion, reste l’amour.
Si on apprécie les élans amoureux retrouvés chez ce vieux couple qui s’installe à la campagne, on est vite dérouté lorsqu’on réalise que la suite du film ne sera plus qu’un éloge bucolique et romanesque de l’échangisme. Version champêtre certes, dans un décor magnifique : couchers de soleil, légères brumes pour souligner les pointes de mélancolie et prairies radieuses où le vent caresse les fleurs sauvages. Aucune vulgarité mais aucun réalisme non plus puisque les dangers des maladies sexuellement transmissibles sont carrément passés sous silence. Mais il est vrai que Madeleine, au début du film, faisait déjà de la peinture à l’huile sans jamais se salir. Au final, un film plutôt décevant, à cause de beaucoup d’attentes manquées et trop de légèretés dans le fond.
Magali Van Reeth |
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