Caché
De : Michael Haneke Avec : Daniel Auteuil, Juliette Binoche, Maurice Benichou, Lester Makedonsky, Annie Girardot
Sortie France le : mercredi 5 octobre 2005
France/Autriche, 2005, 1h57.
Compétition officielle au Festival de Cannes 2005.
Prix de la mise en scène, prix du Jury œcuménique, prix de la Fipresci.
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La première raison pour aller voir ce film, c’est certainement le générique du début. Ou comment un cinéaste talentueux peut venir à bout de cet exercice imposé et obligatoire avec une simplicité magnifique, tout en faisant le lien, de façon magistrale, avec le cœur de son film. Caché est l’œuvre d’un grand cinéaste, maîtrisant parfaitement les ficelles du métier et de la notoriété pour pouvoir présenter une œuvre radicale, débarrassée de la violence et de la provocation qui avaient utilement fait connaître ses premiers films.
Non pas que Michael Haneke se soit complètement assagi. Caché porte en lui tellement de mystères et de questions sans réponse qu’il risque encore de laisser bon nombre de spectateurs perplexes. Parce qu’il est ancré au cœur même de notre vie moderne, il porte en lui toutes les incertitudes de ceux qui la vivent.
A travers l’histoire finalement banale d’un homme harcelé par des images anonymes qui le renvoient à son enfance, Michael Haneke aborde des thèmes très douloureux, dont nous avons tous à traiter, même inconsciemment. La culpabilité collective, le secret, la place de l’Histoire et de la culture dans la vie de tous les citoyens, même ceux qui ne s’en rendent pas comte. Le pouvoir des images et des médias sur notre vie personnelle. Caché montre comment déstabiliser quelqu’un avec des films amateurs. Mais les vidéos que reçoit le personnage principal de Caché sont suffisamment floues dans leur contenu pour l’amener à fouiller dans tous les recoins de sa vie. Est-ce le remord ou la rancune qui guide ses déductions ? Ce qu’il y a de terrible dans Caché, c’est sans doute de constater à quel point notre panique face à l’incertitude et à la culpabilité peut modifier le comportement de ceux que nous côtoyons, et les inciter à leur tour à une forme de violence. Constat terrifiant qui pose la responsabilité de chacun face à la collectivité.
Ce film a reçu le prix du Jury œcuménique au Festival de Cannes 2005.
Magali Van Reeth |
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