Les poupées russes
De : Cédric Klapisch Avec : Romain Duris, Cécile de France, Kelly Reilly, Audrey Tautou
Sortie France le : mercredi 15 juin 2005
France/Royaume-Uni, 2004, 2h05
Comédie décevante où les étudiants de L’auberge espagnole sont devenus des adultes bien tristes avec qui on a du mal à repartir en voyage. |
On sait depuis Alexandre Dumas qu’il est toujours tentant de donner une suite à une belle histoire ou à un roman à succès mais que c’est aussi souvent décevant. Et là où Alexandre Dumas a déçu avec 20 ans après, Cédric Klapisch déçoit, 5 ans après L’auberge espagnole, avec Les poupées russes. Il est même affligeant de voir le mal qu’il s’est donné pour ne pas tout à fait faire la même histoire avec les mêmes personnages, pour ne pas ré-écrire juste une suite : ce qu’on craignait avant de voir le film, ce qu’on regrette finalement après l’avoir vu.
Parce que si Romain Duris/Xavier pouvait être émouvant comme un jeune chiot avec ses maladresses sentimentales et sociales d’étudiant enfin sorti des jupes de sa maman, il est carrément insupportable en trentenaire égoïste qui ne maîtrise toujours pas le minimum vital côté affectif et relationnel. Ballotté dans un film sans scénario, comme le mauvais chocolat dont plus personne ne veut dans la jolie boîte dorée, il fait ce qu’il peut pour sauver la situation. C'est-à-dire qu’il cabotine beaucoup trop.
Les autres acteurs, autrefois entrain de refaire Babel dans leur appartement de Barcelone, n’ont pas grand chose à faire non plus dans ce film qui, sous prétexte de dénoncer les clichés des séries sentimentales à la télé, nous les balance tous. Trois capitales européennes hautement touristiques où différents couples se font et se défont. Toutes les filles sont bien sûr canon et comme il fait toujours beau dans ce film, elles ont toutes des jambes sublimes, des talons hauts et des jupes extra courtes. Des bus rouges à deux étages à Londres, des danseuses classiques à Saint-Petersbourg et des bateaux mouches et des mannequins à Paris. Toute la fine fleur d’une génération d’acteurs tricotant des répliques de romans à l’eau de rose pour enfants gâtés dans des décors de cartes postales, il faut parfois se pincer pour y croire !
En cherchant bien sous les clichés, on peut, à la limite, découvrir un pauvre type qui ne sait pas comment aimer et respecter les autres dans leurs différences, que ce soit sa mère, son grand-père, sa banquière, un enfant ou une femme. Mais une dizaine de voyages plus tard, il nous est devenu tellement antipathique qu’on n’a plus du tout envie de savoir ce qui va lui arriver…
Magali Van Reeth |
|
|