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A découvrir  Fiches cinéma |
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Dogora, ouvrons les yeux
De : Patrice Leconte
Sortie France le : mercredi 10 novembre 2004
France, 2004, 1h20.
Symphonie musicale en images.
Sortie en France le 10 novembre 2004.
Film musical et imagé, au montage très soigné, porté par une mélodie à la fois étrange et familière. C’est un enchantement dans tous les sens du terme. |
Voici un film rare. On peut difficilement le cataloguer dans un genre ou un autre. Ce n’est pas un documentaire : il n’y a pas de sujet central, pas de message culturel à faire passer. Ce n’est pas un film de fiction : il n’a pas d’histoire à raconter. Pourtant, c’est véritablement un film, avec des images qui disent quelque chose à ceux qui les regardent, qui donnent à voir de l’humour, de la mélancolie, du suspens et du drame. Si la plupart des images ont été tournées au Cambodge, c’est encore moins un film touristique. Pourtant, on ressent une ambiance et des saveurs particulières qui donnent à voir de la beauté et de la vie. Dogora est un film à contempler où l’humanité déborde en couleurs.
C’est aussi un film musical. Une symphonie mise en images ou des images qui composent une symphonie. Le réalisateur Patrice Leconte a été séduit par la musique d’Etienne Perruchon. Elle s’est imprégnée aux images. Plus besoin alors ni de parole ni d’acteur, ni de trame narrative. Dans Dogora ouvrons les yeux, des images dépourvues d’exotisme mais débordantes d’inhabituel et de surprenant, se fondent dans une musique à la fois atypique mais pleinement intégrée à notre quotidien. Les chants d’Etienne Perruchon ont des sonorités qui nous sont familières mais ils sont dans une langue qui n’existe pas. Comme les images de Patrice Leconte nous donne la quintessence du Cambodge tout en faisant référence aux souvenirs personnels de chacun d’entre nous.
C’est à ce mélange d’universel et d’intime qu’on reconnaît les œuvres majeures. Patrice Leconte, qui a commencé sa carrière de cinéaste avec des comédies, a toujours su se renouveler au fil de ses films. Avec Dogora, il explore quelque chose d’inédit et de purement cinématographique. Expérience magnifique, elle est portée par un souci du détail technique et de la qualité graphique où l’émotion n’est jamais manipulation. Dogora est un film à contempler, comme on contemple tout ce qu’il y a de beau et d’inattendu dans nos vies, où la beauté colorée et vivante de toutes les images est un véritable régal pour l’âme.
Magali Van Reeth |
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