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Maria pleine de grâce
De : Joshua Marston Avec : Catalina Sandino Moreno et Yenny Paola Vega
Sortie France le : mercredi 8 décembre 2004
Etats-Unis/Colombie, 2004, 1h41
Prix du meilleur premier film et de la meilleure actrice au Festival de Berlin.
Prix du public au Festival de Sundance. Prix du jury, de la critique et du public au Festival de Deanville.
Un regard juste et sincère sur la Colombie où, entre la misère sociale et l’argent facile de la drogue, les adolescents tentent de vivre autrement. Un très beau film porté par une jeune actrice époustouflante. |
Il y a dans ce film deux sujets différents qui se fondent et se font écho : le trafic de drogue et la vie ordinaire des jeunes en Amérique latine. Parfois, à trop vouloir dire entre drame et quotidien, un film peut passer à côté de son message. Pas celui-là. Avec un scénario parfaitement rédigé et maîtrisé, et une actrice époustouflante de grâce et de naturel, le jeune réalisateur colombien réussit un tour de force pour son premier film. Si Maria pleine de grâce a raflé les prix dans les différents festivals où il a été présenté, c’est avec raison !
Maria est une jeune colombienne qui travaille dans une entreprise industrielle de production de roses. Sa vie est plein d’épines, au propre comme au figuré. Il n’est pas facile d’avoir 17 ans quand on est issu d’une famille pauvre, dans un pays où l’économie est complètement désorganisée par les trafics autour de la drogue et où les gouvernements sont sans cesse secoués par des scandales. Pourtant, comme tous les jeunes du monde, elle croit qu’elle peut changer de vie, à défaut de changer le monde. Du jour où elle réalise qu’elle risque de mener la même existence misérable que sa sœur aînée, elle décide d’assumer.
Avec une dangereuse maladresse, elle accepte de devenir une « mule » pour un trafiquant de cocaïne, c’est à dire avaler des paquets de gélules énormes pour les transporter aux Etats-Unis. Episode pénible qui va tourner au drame et donner à Maria l’occasion de faire un choix véritable. Avec un ton juste, sans porter de jugement sur cette jeune femme en pleine dérive dans un monde où règne une extrême cruauté, le réalisateur Joshua Marston dit le poids qui pèse sur les épaules de ces adolescents, sur ce pays déboussolé. Sans forcer sur le drame, sans cacher la réalité insoutenable ni donner de leçon, il donne voix à ceux qu’on exploite sans vergogne pour le plaisir des riches occidentaux, pour cette économie qu’il faut blanchir tant elle est sale et répugnante.
Catalina Sandino Moreno est une jeune actrice qui transcende son personnage. Enlever les épines des roses, payer les médicaments de son neveu, prier, affronter les douaniers ou chercher de l’aide dans New York, elle est entièrement dans ce rôle et lui donne une intensité qui nous touche réellement. C’est sans doute cela la grâce… Mais le film tire aussi sa force dans l’engagement social du réalisateur qui tient à montrer son pays sans exotisme ni condescendance. Une très belle réussite.
Magali Van Reeth |
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