Le roi Arthur
De : Antoine Fuqua Avec : Clive Owen, Keira Knightley, Ioan Gruffudd, Stephen Dillane.
Sortie France le : vendredi 6 août 2004
Etats-Unis, 2003, 2h06.
Sortie en France le 4 août 2004.
Peu importe la vérité historique ou la fidélité littéraire, ce qui compte ici, ce sont les batailles où des hommes valeureux peuvent montrer leur courage, leur esprit d’équipe et leur capacité de stratège. |
Bon, reprenons quelques notions d’histoire. Nous sommes au V° siècle, une grande partie de l’Europe occidentale est envahie et gouvernée par les Romains, y compris toute l’Angleterre où il n’y a pas encore d’Anglais mais des Celtes, Celtes qui n’aimaient pas les Romains et dont certains d’entre eux se sont réfugiés en Bretagne de l’autre côté de la Manche. Ceux qui sont restés résistent vaillamment à l’envahisseur avec à leur tête non pas Astérix mais Merlin. Et Arthur dans tout ça ? Ca se complique ! Arthur est le fils d’un romain et d’une celte, il a grandi dans le pays mais imprégné de culture romaine, il est devenu le grand chef d’un petit groupe de mercenaires, les chevaliers de la table ronde, dont l’origine est un peu trop compliquée pour que je vous la raconte ici. Toujours est-il qu’en 452 dans le film (et 407 pour l’histoire officielle), l’empire romain commence à défaillir et décide de se retirer de certains territoires, notamment l’Angleterre où les Saxons, comme d’autres peuples barbares ailleurs, envahissent le pays par le Nord. Donc Merlin se voit obligé de pactiser avec ce qu’il reste des Romains, Arthur et ses compagnons, pour résister aux Saxons.
Vous avez du mal à suivre ? Pas de problème, dans le film ça n’a aucune importance ou presque, tout est dans les combats où les Celtes sont de bien meilleurs archers que les Romains qui sont bien meilleurs stratèges que les Saxons. Les Celtes sont les gentils, Arthur et ses compagnons les méchants en passent de devenir gentils et les Saxons sont carrément les très méchants qui tuent et brûlent tout sur le passage. Pour aider à la confusion ambiante, les catapultes romaines ne sont pas réglos-réglos pour l’époque et le rôle des évêques chrétiens bien confus. Quant à Genièvre, que nos souvenirs de classe avaient laissé sous l’aspect d’une frêle jeune femme évanescente, poète s’égarant parfois dans des histoires sentimentales après avoir bu des philtres magiques, est ici une Amazone qui prend physiquement part au combat et même si elle est parfois étrangement peu vêtue pour la saison, elle n’a jamais froid aux yeux. Lorsque Lancelot meurt au combat, elle a pourtant un instant de regret, réalisant peut être que, avec un autre réalisateur, le scénario aurait pu vagabonder en dehors des champs de bataille.
Sinon Arthur est un chef courageux, idéaliste, épris de liberté et de respect pour l’autre, tiraillé entre son obéissance à Rome et sa fascination pour le pays de son enfance, la religion chrétienne et son métier de soldat. Très charismatique, il sait mener ses hommes avec une intuition infaillible et peut même réparer une articulation démise. Et c’est vraiment un très bel homme…
Magali Van Reeth |
|
|