Notre musique
De : Jean-Luc Godard
Avec : Sarah Adler, Nade Dieu, Rony Kramer, Georges Aguilar
Sortie France le : mercredi 19 mai 2004
Sélection officielle au Festival de Cannes 2004
hors compétition
France, 2004, 1h20
En moins d’une heure et demie, le prolifique chef de file de la nouvelle vague, Jean-Luc Godard nous emmène dans un voyage coloré et imagé au coeur des tensions de ce monde. Un film où la quête du sens est omniprésente. |
Jean-Luc Godard est salué par les réalisateurs du monde entier et les critiques de cinéma comme l’initiateur du cinéma contemporain, chef de file de la nouvelle vague qui a bousculé les habitudes du 7° art. Pour le spectateur ordinaire, Jean-Luc Godard peut paraître obscur, notamment dans ces films les plus récents. Pourtant, il y a dans Notre musique beaucoup de choses très accessibles. En premier lieu, des images fortes et lisibles qui se contemplent au premier degré, avant de laisser percevoir d’autres lectures. Ensuite, le film pose une question que les hommes se sont toujours posés : pourquoi la guerre ? Enfin, il est porteur d’une espérance où certains pourront même voir une quête résolument spirituelle.
Découpé en trois parties, l’enfer, le purgatoire et le paradis, Notre musique est celle que fait le monde aujourd’hui quand il n’est pas en paix. Guerre à Sarajevo, guerre en Palestine, notre enfer est hanté par des images cruelles où on voit la souffrance des hommes ; peuplé de machines toujours plus perfectionnées pour tuer vite et beaucoup. Dans cet enfer, les images défilent sans insister, on a l’impression de les avoir déjà vu mille fois et pourtant, elles sont là, différentes. Dans le purgatoire, il y a des gens qui parlent. Des gens très cultivés qui viennent parler de littérature dans un pays encore en guerre ; des gens brisés par la guerre qui voudraient comprendre. Une jeune femme cherche un homme dans le passé de son grand-père. Tout est lié. Un homme qui s’occupe de son jardin, choisit la teinte de ses fleurs. On reconstruit le pont de Mostar. Arrive le temps du paradis, un peu mièvre parfois mais cinglant à d’autres moments.
Notre musique est l’oeuvre d’un réalisateur qui n’a plus rien à prouver. Cet un homme âgé qui continue à croire en l’homme, en l’art. Il sait que les images peuvent dire des choses que les textes ne disent pas, et vice versa. Il ne mélange pas les deux, il les rend complémentaires, nécessaires l’un à l’autre. Parce que Jean-Luc Godart pense encore et toujours que l’homme a besoin du cinéma parce qu’il a besoin de l’art pour sortir de sa condition d’homme prisonnier de ses passions et de ses pulsions.
Magali Van Reeth |
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