Le fils d’Elias
De : Daniel Burman Avec : Daniel Hendler, Adriana Aizemberg, Jorge d’Elia
Sortie France le : mercredi 28 avril 2004
Argentine, 2003, 1h40
Grand prix du Jury, Meilleur acteur et Ours d’argent au Festival de Berlin 2004
sortie en France le 21 avril 2004
Tranche de vie dans une galerie marchande de Buenos Aires, où un jeune homme cherche son père et son identité, ce film est plein d’humour et de jolies trouvailles. |
Savoureuse chronique de la vie quotidienne, Le fils d’Elias est aussi la quête d’un père et d’une identité. Ariel vit à Buenos Aires de nos jours. De cette grande ville argentine, on ne verra pas grand chose, juste la galerie marchande où la mère d’Ariel tient une boutique de lingerie féminine. Et où tout l’univers d’Ariel se concentre. Les rumeurs de la crise politique et financière qui secoue actuellement l’Argentine, on n’entendra guère parler. Ariel a bientôt trente ans et il a d’autres choses à faire, même s’il ne sait pas bien pourquoi. Il fait des démarches pour obtenir la nationalité polonaise de ses grands-parents, espérant que ce sésame lui permettra d’aller en Europe où bien sur il fait tellement froid qu’on doit toujours porter 5 pulls mais où on doit respirer plus librement…
Ariel cherche aussi son père, que tout le monde semble connaître dans la galerie marchande hormis lui et le jeune couple de Coréens qui vient de s’y installer, faute de place dans la galerie marchande des Asiatiques. Il lui reste un film super 8, celui de sa circoncision, qu’il visionne sans trop savoir pourquoi, et quelques anecdotes idiotes que se racontent les gens de la galerie marchande. Pourquoi est-il parti alors qu’Ariel n’avait que 8 mois ? Pourquoi abandonner un nourrisson ?
Peuplé de personnages délicieux et bourré d’humour, l’univers d’Ariel, et le recul qu’il pose sur sa vie, sont très séduisants. La caméra de Daniel Burman épouse parfaitement cette quête mi-ironique mi-tragique, cernant au plus près l’acteur principal lorsqu’il bredouille sa gêne en posant des questions à sa grand-mère, sautant du coq à l’âne dans le brouillard émotionnel où Ariel s’enlise et fuyant avec lui lorsque la réconciliation devient impossible. Un film original et captivant qu’on regarde de bout en bout avec grand plaisir !
Magali Van Reeth |
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