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A découvrir Fiches cinéma |
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Fahrenheit 9/11
De : Michael Moore Sortie France le : mercredi 7 juillet 2004
Etats-Unis, 2003, 1h50.
Documentaire, sélection officielle au Festival de Cannes 2004.
Palme d’or.
Pamphlet percutant mais salutaire contre le mensonge d’état, la palme d’or du Festival de Cannes est bien un film politique mais remarquablement bien construit. A déguster avec un minimum de sens critique ! |
Palme d’or politique et pamphlet efficace contre la réélection de George Bush à la présidence des Etats-Unis, Fahrenheit 9/11 est d’abord un réquisitoire contre le mensonge d’état. C’est à dire que ce documentaire est bien plus qu’un règlement de compte entre un citoyen des Etats-Unis et son président. Fahrenheit 9/11 a une portée bien plus large puisque tout ce qui est arrivé ces dernières années aux Etats-Unis peut arriver n’importe où ailleurs, au niveau d’un état ou d’une entreprise, voire même d’un groupe plus restreint.
Le mensonge d’état, depuis des temps immémoriaux, permet à ceux qui ont le pouvoir de continuer à l’exercer. Michael Moore nous montre comment on peut y parvenir dans un état démocratique. Il suffit d’avoir de l’argent, car avec de l’argent, si on ne peut pas tout acheter, on peut au moins acheter un groupe de presse. Et lorsque les médias sont avec vous, on peut faire beaucoup de choses, notamment retourner l’opinion publique. Donc, dans un premier temps, Michael Moore s’attache à rappeler les conditions lamentables dans lesquelles George Bush a été élu puis comment il a su entretenir, toujours avec l’aide des médias, un climat de peur propice à l’entrée en guerre des Etats-Unis.
La seconde dénonciation peut aussi valoir pour tout autre état démocratique ou société capitaliste (les deux allant souvent de pair dans notre monde contemporain). Michael Moore montre que ce sont les classes les plus défavorisées d’une société qui payent le plus lourd tribu à l’idéal patriotique, à la notion virtuelle et philosophique de liberté, à l’effort de guerre. La majorité des jeunes soldats américains morts en Irak sont issus des familles et des quartiers les plus pauvres des Etats-Unis.
Certes, tout n’est pas convaincant dans le documentaire de Michael Moore et il est, dans certains détails, parfois très outrancier. Mais il donne la parole à ceux qui en ont été privé et il se bat avec conviction et enthousiasme pour plus de justice dans son pays, et donc dans le monde. Il montre qu’il est possible de dénoncer le mensonge d’état et les aberrations d’une société plus tournée vers le profit des sociétés industrielles ou financières que soucieux du bien être des plus défavorisés.
Enfin, Michael Moore construit son film avec talent et on soulignera ici, comme beaucoup d’autres, le traitement très pudique et émouvant des évènements du 11 septembre 2001. Emotion qu’on retrouve aussi dans la douleur écrasante de cette mère qui vient de perdre son fils, qui clôt le film et qui donne tout son sens au message voulu par le réalisateur.
Magali Van Reeth |
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