Exils
De : Tony Gatlif Avec : Lubna Azabal et Romain Duris
Sortie France le : mercredi 25 août 2004
Sélection officielle au Festival de Cannes 2004.
Prix de la mise en scène.
France, 2004, 1h45.
Sortie en France le 25 août 2004.
Film de voyage et de découverte de l’autre, empli de couleurs chaudes et de musique orientale, il est interprété par deux acteurs qui laissent éclater leur joie de vivre tout au long de ce périple. |
Parler de l’exil, qui n’est qu’un sentiment, n’est pas facile. Mais le cinéma sait bien parler des sentiments, des sensations, des émotions, de toutes ces choses qu’on peut nommer mais qui ne se voient pas. Le réalisateur français Tony Gatlif a voulu retourner dans le pays de son enfance, l’Algérie, et y chercher à travers ses personnages cette part de lui-même enfouie dans le passé. Zano est un jeune homme qui flotte, sans attache ni véritable raison d’être, dans une banlieue parisienne grise à souhait. Il rencontre Naïma, une beurette deuxième génération, pleine de joie de vivre et de rébellion, d’insouciance, qui n’a que faire du pays de ses parents, l’Algérie. Alors Zano se souvient qu’une partie de ses ancêtres étaient pieds-noirs et il convainc Naïma de l’accompagner là-bas, pour découvrir ensemble ce pays qui leur a donné la vie et dont ils ignorent tout. Mais le voyage ne sera pas celui des touristes ordinaires : trajets en stop et nuits à la belle étoile.
La première partie du film est séduisante, et les compagnons de voyage plutôt attachants. La lumière est belle, entre rouge et or, été et Espagne, poussière et chaleur. Les rencontres sont plaisantes, les moments de détente de vrais bonheurs. Romain Duris et Lubna Azabal sont deux acteurs qui laissent éclater leur joie de vivre sans retenue. Malheureusement, l’arrivée en Algérie est assez décevante, voire conventionnelle. La sensation d’exil s’est perdue en route au profit de celle du voyage et de l’errance en liberté. Arrivés dans les lieux qu’ils espéreraient atteindre, Naïma et Zano semblent avoir oublié pourquoi ils sont venus - mais ils ne l’ont peut être jamais su. Il ne s’agit plus que de feuilleter un vieil album de famille où ça et là apparaît un nom familier.
Un sentiment de déception diffuse accroche alors le spectateur en même tant que les personnages qui s’enfuient dans une longue transe musicale épuisante. Ceux qui sont sensibles à la place de la musique dans un film, notamment les musiques colorées et tsiganes des films de Tony Gatlif, seront à la fête. Pour les autres, cela risque de donner à la fin du film un côté un peu rébarbatif. Dommage !
Magali Van Reeth |
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